À la une |  7 décembre 2022

Green Claims : proposition de directive reportée en 2023

Toutes les informations sont dans notre communiqué.

L’ACV ne fait décidément pas l’unanimité. Face à l’opposition des associations de consommateurs et des ONG sur le PEF et l’ACV, la Commission Européenne n’a pas publié le texte prévu le 30 novembre et s’engage à retravailler le projet de directive sur les allégations environnementales en 2023.

Si certains exercent de fortes pressions pour imposer cette méthode au niveau européen, elle rencontre l’opposition des acteurs de la transition écologique pour les produits alimentaires et les textiles. La raison en est simple : loin d’empêcher le greenwashing, les outils de comptabilité d’Analyse de Cycle de Vie (ACV) le légitiment pour les produits agricoles. Car l’ACV est adaptée aux processus standardisés, et permet de faire de l’optimisation industrielle. C’est une bonne chose dans certains domaines, et c’est utile pour parler de transport ou d’isolation des bâtiments par exemple. Mais cela se révèle redoutablement inadapté pour les produits issus de processus vivants.

Les associations de consommateurs, des collectifs étudiants, et de très nombreuses ONG ont alerté le gouvernement français sur ce point. Les fédérations européennes en ont fait de même, et de manière répétée depuis des mois, avec des lettres ouvertes à la Commission Européenne, des position papers, des conférences.

Toutes les informations sont dans notre communiqué.

Elles décrivent la manière dont, si cette métrique est utilisée, les meilleures intentions de la Commission peuvent se transformer en « licence to greenwash » pour les produits alimentaires et textiles. Et desservir à la fois les trajectoires de progrès engagées par beaucoup d’acteurs sur le terrain, mais aussi desservir les politiques publiques environnementales. Le PEF n’est pas aligné avec ces politiques, notamment les objectifs de la Farm to Fork strategy et de la Biodiversity Strategy. Il n’est pas non plus aligné avec les efforts des producteurs et des filières, ni avec les préoccupations des citoyens pour une production et une consommation réellement plus soutenables.

Qu’est-ce qui est préférable entre un vêtement de fast-fashion produit avec du pétrole à l’autre bout du monde, et un T-shirt solide en lin ou un pull en laine produits en France dans des systèmes ne reposant pas sur les intrants fossiles ou polluants. L’ACV nous répond que c’est le premier qui est le meilleur pour l’environnement, et de loin. Le problème est identique pour les produits alimentaires, par exemple entre une tomate importée et produite hors sol sous serre froide, par rapport à des tomates plein champ locales. L’ACV au kilo, unité de mesure promue par le gouvernement français pour l’instant, répond qu’il vaut mieux importer la tomate intensive. Est-ce cohérent avec l’objectif d’économie circulaire, ou de limitation des énergies fossiles ? Est-ce cohérent avec les limites planétaires ?

Devant ces paradoxes, et face à l’opposition croissante de la société civile contre un outil qui n’est pas fécond pour la transition écologique sur ces produits, la Commission a pris la sage décision de reporter le travail sur ce texte à 2023. L’objectif visé au final est d’empêcher le greenwashing et les distorsions de concurrence. Il reste beaucoup de chemin à faire. Et le débat démocratique, demandé par les associations et les ONG, sur l’orientation à donner aux systèmes alimentaires pour qu’ils soient à la fois soutenables et désirables, ne doit pas être évité. C’est la clé d’un processus fécond pour l’engagement de tous, du producteur au citoyen, sur une trajectoire réellement positive.

C’est ce à quoi s’est attelé le Planet-score : considérer les prospectives scientifiques réalistes, faire le choix d’un cap en transparence, et mobiliser l’ACV là où elle peut être utile, en la complétant autant que nécessaire pour aboutir à des évaluations complètes et cohérentes avec les limites planétaires. C’est ce qui fait son succès aujourd’hui. Peu de méthodes peuvent en dire autant !

 

Retrouvez la récente tribune des ONG et associations de consommateurs ici et , la lettre ouverte des collectifs étudiants.

Une synthèse des éléments de contexte et prises de parole est disponible ici.

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